La Ferme
La Ferme est en pause en 2024 !
La Ferme est en pause en 2024 !
Ici la mer enveloppe tout. Ici même la terre est sablée, salée… on en dira qu’on peut rien en tirer
Et pourtant… En en faisant une ferme à l’image des fermes d’avant, une ferme avec du bon sens et de la patience, on y arrive…
Ici les dunes dessinent l’horizon, abritent une faune et une flore particulières, qui elle aussi s’est adaptée à une certaine forme d’aridité.
Elles nous offrent une ligne de crête, un trait, à nul autre pareil…
Ici les vents sont (très) forts, c’est par là que le plus souvent les tempêtes arrivent. On est en première ligne mais l’habitat est adapté.
Une maison en pierre vieille de plus d’un siècle, des haies solides et protectrices…
Ici la nuit est peuplée de milliards d’étoiles, du grondement des galets, du roulement des vagues, du glapissement du renard et du chant des grenouilles
Ici on enveloppe la palue à perte de vue, une zone sèche ou humide au rythme des saisons, on voit les couleurs de l’eau changer.
Et grâce à tout cela, on voit les herbes pousser, les plantules se développer, les fruits se former, les oeufs éclorent…
et les gens se rencontrer.
Avec une culture de plusieurs dizaines de légumes différents, évoluant au fil des saisons, des petits fruits, des poules et des fleurs.
Ici le dimensionnement est celui d’une micro ferme, avec une zone de culture de seulement 4000 m2, mais vraiment optimisée.
Nous faisons nous mêmes – à de rares exceptions près – nos plants, qui sont ainsi adaptés à leur milieu
Nous plantons chaque année des arbres, créons des espaces sauvages, fleurissons nos cultures, créons du lien entre les écosystèmes.
Autonome en fertilisation avec la présence d’animaux et l’utilisation de toutes les matières végétales disponibles ultra localement…
Nos semences ont biologique, de variétés anciennes et reproductibles Nous visons à terme une auto production.
Aucun intrant chimique n’est accepté sur la ferme. Les ressources sont toutes a minima issues de l’agriculture biologique.
Pas de retournement de la terre, une simple décompaction quand cela est nécessaire, avec un appui d’engrais verts.
Nous travaillons à la main, parfois avec l’aide des chevaux. Nos carrioles et brouettes sont nos outils principaux.
Après un parcours éclectique fait de philosophie, d’océans, de rencontres, de communication, d’animation, de management, et toujours de projets, j’ai eu besoin de m’ancrer. J’ai choisi (presque) le bout du monde.
Je me suis formée à ma manière aux techniques agricoles, aidant d’autres maraichers, piochant les informations auprès des personnes qui portaient des valeurs qui me parlaient, qui avaient fait des choix différents, ambitieux mais qui me semblaient cohérents. J’ai eu la chance de ne pas avoir de parcours linéaire, de pouvoir me nourrir d’horizons variés et aussi de comprendre que ce n’est pas par ce que (si peu de) personne l’a fait que ce n’est pas une bonne solution.
J’ai surtout choisi un lieu dingue, si proche de la mer qu’on s’y croirait en mer, encore préservé, riche d’une faune et d’une flore à nulle autre pareil. Une terre difficile (mais ne le sont-elles pas toutes ?) qui me correspondait : salée, légère et sableuse, pleine de promesses mais tellement exigeante.
L’idée en m’installant ici en tant que paysanne dans une microferme était de pouvoir nourrir les hommes, régénérer les sols, favoriser la biodiversité et surtout partager !